27 Oct Classement Mercer des systèmes de pension : la Belgique 16ème sur 47.
Le 17 octobre 2023, le cabinet Mercer, leader du conseil en ressources humaines, a publié son rapport classant les meilleurs systèmes de pensions au monde. Mercer est une filiale du groupe Marsh & MacLennan Companies, une entreprise spécialisée dans l’analyse et la gestion des risques.
Ce rapport utilise trois indicateurs, comparables d’un pays à l’autre, pour déterminer la position d’un système de pension dans leur classement :
- l’adéquation du système aux besoins des retraités ;
- l’intégrité de ce système, notamment en termes de régulation et de gouvernance des fonds de pension privés ;
- et la durabilité du système, c’est-à-dire sa capacité d’adaptation et de résilience face aux défis démographiques et économiques.
Ces trois indicateurs ne sont pas égaux : ils sont pondérés en fonction de leur importance déterminée par Mercer : l’adéquation représenté 40%, la durabilité 35%, et l’intégrité 25%.
Cette étude couvre les systèmes de pension de près de 47 pays, avec 3 nouvelles additions par rapport à l’année précédente : Le Botswana, la Croatie, et le Kazakhstan. Cette enquête analyse donc les systèmes de pension dont bénéficient 64% de la population mondiale.
La Belgique se trouve à la 16ème place. Si ses critères d’adéquation et d’intégrité figurent parmi le top 10, c’est bien sa durabilité qui pèche : 39ème sur 47.
Pour y remédier, Mercer a identifié plusieurs points d’amélioration. “La valeur globale de l’indice pour le système belge pourrait être augmentée :
– en introduisant une exigence selon laquelle une partie de la prestation de retraite doit être perçue comme un flux de revenus.” Ce premier point risque de poser problème auprès des syndicats et des organisations de défense des retraités : élargir l’assiette en puisant sur les revenus des retraités va faire grincer des dents. Pourtant, il est clair que les seuls travailleurs ne pourront supporter seuls l’augmentation du poids des retraités dans la sécurité sociale. Des concessions devront être obtenues de toutes les parties.
– “en introduisant un niveau minimum de cotisations obligatoires à un fonds d’épargne retraite, augmentant ainsi le niveau des actifs de pension au fil du temps.” Le second point rejoint totalement l’une des revendications de Fediplus : nous recommandons de porter le niveau minimum de contributions à un fonds d’épargne-retraite à 3% du revenu.
– “en introduisant une plus grande flexibilité dans la conception des pensions au fur et à mesure que les individus entament leur transition vers la retraite.
– en augmentant le taux de participation au marché du travail à un âge plus avancé à mesure que l’espérance de vie augmente.”
Ces deux derniers points sont également défendus par Fediplus : en reculant l’âge légal de la retraite, il devient nécessaire de repenser et de modifier les régimes de fin de carrière, ainsi que la flexibilité de l’emploi. Le travail et les conditions de travail devront être adaptées afin de retenir plus aisément les travailleurs âgés sur le marché du travail, et ainsi supporter le système de pension actuel. Notre sécurité sociale en dépend fortement.