Les soins aux aînés vus par l’OCDE

Les soins aux aînés vus par l’OCDE

On ne finit pas d’en parler et cela risque de durer ! La crise sanitaire liée au Covid-19 nous permet, quoi qu’il en soit, de tirer des enseignements dans un certain nombre de secteurs. Il en est ainsi pour le secteur des soins de longue durée aux aînés (maisons de repos et soins à domicile) lequel a fait l’objet d’une étude de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Le timing n’est pas forcément le bon mais cela offre des balises si l’on était amenés à revivre une situation similaire. Des failles ont été révélées. Elles auraient aidé à la propagation du virus. De ses constats, l’OCDE établit quelques recommandations dont la mise en œuvre permettrait, sans nul doute, de mieux appréhender la situation sanitaire de nos aînés. Que faut-il faire, selon l’OCDE, afin de rendre le secteur des soins de longue durée plus efficace ? L’Organisation table, en premier lieu, sur l’augmentation du nombre des travailleurs et de leurs qualifications, arguant que les besoins de la population âgée se complexifient et qu’il manque, le plus souvent, aux travailleurs la connaissance des conditions gériatriques. La rémunération des travailleurs du secteur est un autre élément à améliorer. À profession égale dans d’autres secteurs, on constate un tarif horaire bien moindre dans le secteur des soins de longue durée aux aînés (SLD). Cet écart explique l’importante rotation du personnel dans le secteur. Les conditions de travail sont, bien entendu, épinglées avec en point de mire le temps partiel ou temporaire qui « contribue à l’insécurité de l’emploi dans le secteur, à une protection sociale plus faible et au manque de continuité pour les patients » (Cité in Le Soir du 29 juin 2020). Et d’ajouter que près des deux tiers de ces travailleurs souffrent de facteurs de risque physiques. « Les risques de blessures des travailleurs sont élevés lorsqu’ils déplacent, transfèrent et repositionnent les patients. De plus, 46% des travailleurs de SLD sont exposés à des facteurs de risque de bien-être mental, tels que le comportement stressant des bénéficiaires de soins, en particulier l’agressivité des personnes atteintes de démence. Les travailleurs sociaux des SLD sont confrontés à des conditions de travail physiquement et psychologiquement exigeantes, ce qui peut expliquer un taux d’absentéisme élevé. » (Cité in Le Soir du 29 juin 2020). Enfin, l’OCDE insiste sur la sécurité. Elle serait dans nos maisons de repos défaillante et ce, avant même la crise du Covid. Les infections liées aux soins de santé seraient courantes dans les maisons de repos, dues au manque de personnel, de fournitures ou de traitements appropriés.

L’OCDE préconise spécifiquement la formation du personnel à la gestion d’une pandémie et à la mise en place de mesures d’hygiène spécifiques et de suivre l’exemple des pays scandinaves et du Portugal qui ont mis en place des indicateurs nationaux pour surveiller la sécurité des résidents.
Reste à voir si la Belgique aura la volonté et la capacité de prendre les différents défis des soins aux aînés à bras le corps.