27 Sep Travailler au-delà de cinquante ans : lever les barrières à l’emploi
La réforme des retraites a fait rejaillir l’un des problèmes majeurs de notre économie : la population en âge de travailler diminue, et le taux de dépendance augmente. Les gains en matière d’espérance de vie sont en hausse, et font dès lors pression sur les systèmes de sécurité sociale, principalement les retraites.
Dans le dernier numéro de Regards Economiques, consacré au travail au-delà de cinquante ans, Vincent Vandenberghe identifie plusieurs leviers d’action et propose plusieurs recommandations quant à l’emploi des profils seniors. Le constat qu’il pose est sans appel : à l’avenir, “le fonctionnement des économies va dépendre de plus en plus des 50 – 70 ans”. Relever les contributions ou baisser les pensions n’est selon lui pas une solution, car il ne s’agit là que d’une “simple répartition de ce coût entre générations”. Les recherches montrent que pour le belge moyen, il est raisonnablement possible d’exercer un emploi jusqu’à 70 ans. Cependant, il y a plusieurs obstacles à surmonter.
Le premier, c’est que peu importe le groupe social, les profils de santé varient grandement : on a des personnes gravement malades incapables d’exercer un emploi, et des personnes en parfaite santé qui le peuvent sans aucun problème. Pour y remédier, Vincent Vandenberghe propose de prendre appui sur l’assurance maladie-invalidité, qui, à l’inverse du régime des pensions est équipée “pour évaluer, au cas par cas, la capacité à travailler et son évolution”.
Le second, c’est que pour l’essentiel, les barrières à l’emploi découlent de facteurs économiques et institutionnels : il faudra négocier sur les rémunérations, le temps de travail et la flexibilité. Il faudra également renforcer le taux de formation (notamment en Belgique) des individus de 50 ans et plus, car ceux-ci pourront faire valoir un horizon de carrière d’encore vingt ans !
Le troisième problème, c’est de rendre les profils de travailleurs âgés plus attractifs pour les entreprises. Pour cela, il est impératif de reconsidérer la rémunération liée à l’ancienneté qui, selon les résultats de l’étude, “limite fortement les opportunités d’emploi pour les travailleurs âgés qui se retrouvent au chômage”. Ceux-ci sont vus comme trop chers, moins productifs et trop onéreux en termes de formation, pour des gains vus comme limités. La formation des employés est un problème à part entière car elle est, selon Vandenberghe, trop supportée par les entreprises, ce qui diminue l’intérêt des entreprises à recruter des profils seniors qui doivent être formés. Face à ce problème, conjugué à un risque de mobilité sortante et à un débauchage accru, Vincent Vandenberghe propose de se calquer sur le modèle français (le Compte personnel de formation) d’un financement tripartite des formations : employeur, employé, et Etat.