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Le chiffre circule et inquiète : 28.000 Belges risqueraient de perdre l'accès à MyPension, cette plateforme permettant de consulter ses droits à la pension. Derrière les gros titres se cache surtout une mutation technologique qui bouscule les habitudes, sans pour autant fermer définitivement la porte.
Pour comprendre ce qui se joue, il faut remonter à l'origine. Depuis le 31 janvier 2024, l'ancienne "clé numérique token" — ce système de codes à usage unique distribué sur carte papier — n'est plus acceptée pour accéder aux services de la sécurité sociale. Une relique numérique reléguée au placard, au profit de méthodes jugées plus sécurisées.
C'est d'ailleurs ce basculement qui explique l'essentiel de l'affaire. MyPension ne ferme pas : elle change simplement de serrure. Les autorités imposent désormais deux moyens d'authentification : la carte d'identité électronique avec lecteur, ou l'application itsme, devenue en quelques années l'outil privilégié des Belges pour dialoguer avec l'administration numérique.
Sept Belges sur dix qui s'identifient en ligne utilisent déjà itsme. Pour l'immense majorité, donc, rien ne changera. En effet, ces 28.000 personnes ne "perdent" pas véritablement l'accès : elles doivent adapter leurs outils. Certains s'accrochent aux anciens tokens, d'autres possèdent des smartphones obsolètes incompatibles avec itsme.
C'est pourquoi des garde-fous existent : la carte d'identité électronique demeure une solution indéboulonnable, accessible à tous ceux qui préfèrent éviter les applications mobiles.
Cette évolution soulève néanmoins une question : celle de la fracture numérique. Ces milliers de personnes ne sont pas toutes réfractaires à la technologie. Beaucoup appartiennent à des catégories moins familières du numérique ou disposent de revenus modestes.
Au final, l'histoire ressemble davantage à un changement de serrure qu'à une condamnation de porte. Note de prudence, dès lors : anticipez le virage en vérifiant la compatibilité de vos outils ou en vous procurant un lecteur eID. Car dans le monde numérique, l'immobilisme finit toujours par vous rattraper.