Face à l’agressivité du cancer du pancréas, notamment chez les personnes âgées, deux institutions de référence bruxelloises – l’Hôpital Erasme et l’UZ Brussel – unissent leurs forces. Ensemble, elles ont lancé un groupe de recherche interuniversitaire baptisé BruPaCT (Brussels Pancreatic Cancer Team), destiné à accélérer le développement de nouveaux traitements pour cette maladie particulièrement létale.
Le cancer du pancréas reste l’un des plus difficiles à diagnostiquer précocement et à traiter efficacement. Il affiche un taux de survie à cinq ans parmi les plus faibles, un défi d’autant plus complexe chez les personnes âgées, souvent fragilisées par d’autres pathologies.
Le groupe BruPaCT regroupe une trentaine de chercheurs issus de disciplines variées : oncologie, biologie moléculaire, intelligence artificielle, bioinformatique et soins cliniques. Leur ambition est de mutualiser les expertises et les ressources pour proposer une approche réellement personnalisée de la maladie.
L’utilisation de l’intelligence artificielle occupe une place centrale dans cette démarche. Les chercheurs comptent sur l’IA pour analyser de grandes masses de données biologiques, génétiques et cliniques, afin d’identifier des signatures moléculaires propres à chaque patient. Le Professeur Dr Jean-Luc Van Laethem (ULB, responsable de BruPaCT et chef du service d'oncologie digestive à l’HUB Erasme-Bordet) souligne l’impact clinique de cette collaboration : “Cette collaboration garantit un échange systématique des échantillons de patients et un accès mutuel aux infrastructures, ce qui renforcera considérablement nos essais cliniques en cours et la recherche translationnelle”. Cette analyse permettra ensuite de concevoir des traitements mieux ciblés, notamment les patients âgés.
“Nous ne comprenons pas suffisamment la biologie fondamentale des tissus pancréatiques, qu'ils soient sains ou tumoraux. Il est donc logique de rassembler nos forces pour que ces recherches puissent aboutir à des applications cliniques", explique la professeure Ilse Rooman, responsable de BruPaCT pour la VUB. "Les besoins des patients étant très importants, nous devons voir plus grand et agir plus vite. Il serait dommage de ne pas mettre en commun nos connaissances et nos ressources."