La Wallonie fait face à une croissance économique modérée (0,9 % attendus en 2025) et à des incertitudes internationales, notamment sur les exportations et les prix des matières premières. Dans ce climat, le nombre de chercheurs d’emploi reste élevé : fin mars 2025, la région comptait 242.362 chercheurs d’emploi inoccupés, dont un quart a 50 ans ou plus. Parmi ces derniers, beaucoup sont confrontés à une longue période de chômage : près de la moitié des chercheurs d’emploi wallons sont inscrits depuis deux ans ou plus.
Les représentants patronaux invités au récent congrès de l’AKT, ex-Union Wallonne des entreprises devenue insistent : « le constat est clair : il faut que le Forem accompagne un nombre suffisant de chercheurs d’emploi pour permettre à ces personnes d’être orientées vers les emplois proposés par les entreprises » Cette affirmation prend tout son sens pour les 50+, qui font souvent face à des obstacles spécifiques (discrimination à l’embauche, inadéquation des compétences, difficulté de réorientation, etc.).
Frédéric Panier, administrateur délégué d’AKT, souligne : « Il y a aujourd’hui une obligation de résultats, car cette transformation du Forem est la clé de voûte de l’avenir de l’économie de la Wallonie. » Les réformes attendues visent à renforcer l’accompagnement, l’orientation et la formation, des besoins particulièrement cruciaux pour les seniors en recherche d’emploi.
La Wallonie propose des dispositifs dédiés pour favoriser l’embauche des 55+, comme la réduction des cotisations patronales Impulsion 55+. Cette aide peut aller jusqu’à 1.000 € par trimestre pour les personnes âgées de 58 à 64 ans et 1.500 € pour les 65 ans et plus, un atout pour convaincre les employeurs d’engager ces travailleurs expérimentés.
Par ailleurs, les récentes réformes du chômage prévoient que les personnes de plus de 55 ans conservent le droit à des allocations plus longues, à condition d’avoir cumulé une carrière suffisante (au moins 30 ans à partir de 2025). Cela leur offre une certaine sécurité, mais renforce aussi l’importance d’un accompagnement efficace pour retrouver un emploi avant la retraite. Car en effet, le chômage des seniors ne peut devenir une salle d’attente pour la retraite.
Alors que la Wallonie compte environ 41.700 personnes de 55 ans et plus au chômage de longue durée, la réforme du Forem est perçue comme un « moment historique ». Les attentes sont fortes : « Le Forem va devoir se transformer en profondeur. Il devra davantage accompagner les demandeurs d’emploi. C’est un changement qui est déterminant et nous sommes à un moment historique pour le Forem », affirme-t-on chez AKT.
Pour les chercheurs d’emploi de 55 ans et plus, la transformation du Forem représente une opportunité essentielle de bénéficier d’un accompagnement adapté, de formations ciblées et d’incitants à l’embauche. Dans un contexte économique instable, leur réinsertion sur le marché du travail est non seulement un enjeu individuel, mais aussi collectif pour l’avenir de la Wallonie et de la Belgique. Comme le rappelle Frédéric Panier : « le défi sera de réussir la réforme de l’accompagnement des demandeurs d’emploi au sein du Forem ».