Les personnes âgées, souvent à revenu fixe, sont particulièrement sensibles à la hausse des prix de l’énergie. Une sortie du nucléaire, sans alternative stable et bon marché, pourrait entraîner une augmentation des prix de l’électricité, comme cela a été observé dans d'autres pays, notamment en Allemagne. Le rapport 2014 de l'EFI (Expertenkommission Forschung und Innovation, Commission d’experts sur la recherche et l’innovation) dresse un bilan très négatif de la politique énergétique de sortie du nucléaire en Allemagne. La sortie précipitée du nucléaire, sans alternative planifiée dans la durée, et les subventions massives aux énergies renouvelables pour compenser la perte en production énergétique ont fait grimper la facture des ménages de près de 20%, sans les effets positifs annoncés.
Interviewé par la RTBF, Francesco Contino, professeur à l’Ecole polytechnique de l’UCLouvain, rappelle l’importance de garantir l’approvisionnement énergétique via le nucléaire, tout notant, au sujet des réacteurs en cours d’utilisation : “on peut vraiment les prolonger sur le long terme”. Notons également que la Belgique fait d’excellents pas vers les réacteurs dits à sels fondus. Ces réacteurs permettent de réduire grandement la durée de radioactivité nocive des déchets nucléaires !
Le maintien du nucléaire et le développement graduel du renouvelable permettrait de stabiliser les prix, bien que le prix de l’électricité dépende de celui du gaz, et de préserver le pouvoir d’achat des retraités, qui peinent déjà à boucler leur budget.
Le nucléaire offre une production stable et peu sujette aux variations de prix, contrairement aux énergies fossiles importées ou aux renouvelables intermittentes. En cas de pénurie ou de fluctuation importante du prix de l’énergie, les plus vulnérables,
dont les personnes âgées, sont les premiers touchés. Serge Dauby, Directeur du Forum nucléaire belge, explique : “Le nucléaire et le renouvelable sont les deux énergies les plus complémentaires pour la décarbonation de la Belgique”. Un mix équilibré entre nucléaire et renouvelables est donc crucial pour renforcer notre indépendance énergétique, garantir la sécurité énergétique et de d’autant plus pour les personnes à risque.
Le maintien ou le développement du nucléaire en Belgique pourrait préserver des emplois qualifiés, y compris pour des travailleurs âgés de l’industrie énergétique. À l’inverse, une sortie brutale risquerait d’entraîner des restructurations et des pertes d’emploi, touchant particulièrement les travailleurs proches de la retraite. Serge Dauby insiste sur la nécessité de relancer la filière : “Il va falloir maintenant redynamiser la chaîne d’approvisionnement, de manière qu’on ait suffisamment de personnes pour pouvoir le faire. La compétence est toujours là, mais il faut étoffer les équipes pour pouvoir reconstruire le nucléaire.”
Les choix énergétiques engagent des investissements publics majeurs. Si l’État investit massivement dans des alternatives au nucléaire, cela peut réduire les marges budgétaires pour d’autres politiques sociales essentielles, comme les pensions ou les soins de santé. Mais pour Francesco Contino, il s’agit là d’une opportunité pour la recherche et l’industrie : “pour la recherche, c’est quand même une bonne nouvelle d’avoir un indicateur clair sur une direction qui est enfin prise et où il y avait beaucoup d’incertitudes.” Serge Dauby abonde, soulignant : "on a perdu 20 ans. Les études qui auraient pu être faites avant vont devoir être faites maintenant et cela va prendre plus de temps."
Le nucléaire émet peu de dioxyde de carbone, ce qui contribue à limiter le changement climatique, dont les effets sanitaires touchent aussi les personnes âgées (canicules, maladies respiratoires, etc.). Cependant, la gestion des déchets et le risque d’accident restent des sujets d’inquiétude, notamment pour les aînés. Néanmoins, les réacteurs n’utilisent plus de graphite, diminuant fortement les risques d’emballement des réacteurs comme ce fut le cas pour Chernobyl, et nous ne vivons pas dans une région géologiquement instable comme à Fukushima. En outre, Serge Dauby rappelle que la Belgique dispose d’un savoir-faire reconnu : “les talents existent déjà, la compétence belge est reconnue au niveau mondial”. Il n’y a plus qu’à ?