Le ministre Jambon a dû intervenir en Commission des Affaires Sociales le 16 juillet, pour rassurer sur le traitement des dossiers, alors que la réforme introduit un malus contesté sur les départs anticipés.

Les turbulences autour de la réforme des pensions ont généré un effet collatéral inattendu : une psychose sur le traitement des demandes au Service fédéral des Pensions. Sudinfo a rapporte que plus de 70.000 personnes n’arrivaient pas à avoir accès à plusieurs informations critiques sur MyPension. Face aux rumeurs de blocages administratifs émanant de l’opposition suite à l’affaire autour du DPPR, Jan Jambon a été contraint de monter au créneau en Commission des Affaires Sociales pour éteindre les flammes.

Démenti ministériel face aux craintes syndicales

Le ministre a opposé un démenti catégorique aux allégations de dysfonctionnements. "Le Service fédéral des Pensions n'est pas légalement tenu de communiquer formellement aux fonctionnaires leur première date possible de départ à la retraite et qu'aucun délai ne s'applique en la matière", a-t-il martelé, précisant que chaque personne ayant introduit sa demande recevrait sa réponse sur la date de départ et le montant de sa pension en temps et en heure.

Cette mise au point visait directement les inquiétudes exprimées par la FGTB à la mi-juin, qui redoutait une suspension massive de dossiers liée à l'introduction du malus sur les pensions anticipées. Le syndicat socialiste évoquait des "milliers de dossiers" potentiellement affectés, dans l’attente de la promulgation de la loi.

Un malus qui cristallise les tensions

Le cœur du problème réside dans la réforme elle-même : outre le travail mené à huis clos par le cabinet Jambon, l'introduction d'une pénalité financière pour les départs avant l'âge légal rebat déjà à elle seule les cartes du système. Cette mesure, l’un des dispositifs-clefs de la stratégie d'équilibrage budgétaire, suscite une opposition frontale des partenaires sociaux qui dénoncent une régression des acquis.

La quadrature du cercle politique

L'intervention de Jambon illustre la difficulté de mener une réforme structurelle sans créer de panique administrative. Le gouvernement doit désormais naviguer entre la nécessité de rassurer les futurs pensionnés et la fermeté requise pour imposer son nouveau cadre réglementaire.

Cette crise de confiance révèle les limites de la communication gouvernementale sur un dossier hautement sensible, où chaque déclaration est scrutée par des centaines de milliers de travailleurs en fin de carrière.