Vous approchez de la retraite et vous vous interrogez sur le bonus-malus pension en Belgique ? Avec les récentes réformes du gouvernement De Wever, le système de pénalités et de bonus pour les départs anticipés ou différés évolue rapidement. Basé sur l'année de naissance et la durée de carrière, ce mécanisme peut impacter significativement votre pension nette. Dans cet article, nous décryptons le tout avec 5 scénarios chiffrés, des graphiques clairs et un outil gratuit pour simuler votre propre situation. Optimisez votre âge de départ pour maximiser vos revenus !
Chez Fediplus, nous accompagnons depuis plus de 40 ans les travailleurs de 55-64 ans dans la jungle des pensions. Basé sur nos analyses des accords gouvernementaux et les propositions du ministre Jambon, voici un guide pratique pour y voir clair.
Le bonus-malus pension est un système introduit par la réforme des pensions pour encourager les carrières plus longues. Il s'applique aux pensions anticipées (avant l'âge légal de 65 ans en 2025, qui passera à 66 ans en 2025 et 67 ans en 2030) et aux reports de pension volontaires.
Conditions : Ce malus s'applique uniquement si vous n'avez pas au moins 35 ans de carrière avec un minimum de 156 jours travaillés par an et 7.020 jours prestés. Les interruptions comme le chômage temporaire (accentué par la COVID) ou les temps partiels (plus courants chez les femmes) peuvent vous pénaliser.
Ce système vise l'équité intergénérationnelle mais soulève des débats sur les inégalités, notamment pour les femmes avec des carrières moyennes de 32,8 ans (source: Eurostat). Il harmonise les statuts (salariés, indépendants, fonctionnaires) pour une pension plus soutenable.
Pour chiffrer ces scénarios, nous nous basons sur des données réalistes pour un public de 55-64 ans :
Note : Attention ici, les montants bruts sont égaux au net. Cela est dû au faible montant de pension (1.000€ - 1.400€). A partir d’un certain seuil, on commence à prélever un précompte et des cotisations sociales sur la pension.
Fabiola a travaillé comme ouvrière à mi-temps pendant 42 ans, du 1er janvier 1985 au 31 mars 2027, accumulant 6 591 jours effectifs. Ce nombre étant inférieur au seuil de 7 020 jours requis, elle ne remplit pas les conditions pour un départ anticipé sans pénalité.
Malgré cela, elle choisit de prendre sa retraite le 1er avril 2027 à l'âge de 64 ans, soit 2 ans avant l'âge légal de 66 ans prévu pour sa génération. Née en 1963, elle relève du barème applicable aux personnes nées entre 1961 et 1965, qui prévoit une réduction de 2% par année d'anticipation.
Son avance de 2 ans lui vaut donc un malus de 4% sur sa pension. Nous comparons ici son départ de 2 ans (01/04/2027 à 64 ans) à son départ légal 01/04/2029 à 66 ans, avec trois montants bruts de pension différents (1.000€, 1.200€, et 1.400€).
Imaginons un instant que Fabiola soit née le 1er mars 1971. Après 42 ans de carrière à mi-temps se terminant le 31 mars 2035, elle totalise également 6 591 jours effectifs, soit moins que le seuil requis de 7 020 jours.
Elle décide néanmoins de partir en retraite anticipée le 1er avril 2035 à 64 ans, alors que son âge légal est fixé à 67 ans (soit le 1er avril 2038).
Cette anticipation de 3 ans la soumet au barème plus sévère applicable aux personnes nées entre 1966 et 1974, qui impose une réduction de 4% par année d'anticipation. Le malus atteint donc 12% sur l'ensemble de sa pension. Comme on le voit, les conséquences financières sont lourdes.
La réforme prévoit un régime de faveur pour les personnes nées en 1960 et avant, qui bénéficient d'une exemption totale de pénalité en cas de départ anticipé. Cette mesure transitoire reconnaît que ces générations ont eu moins de temps pour s'adapter aux nouvelles règles. Ainsi, une personne née en 1960 peut partir en retraite à 64 ans en 2024-2025 sans subir aucune réduction de sa pension, à condition de remplir les autres conditions légales requises. Cette protection intégrale signifie que le montant de la pension reste inchangé : 1 000 € restent 1 000 €, 1 200 € demeurent 1 200 €, et 1 400 € sont maintenus à 1 400 €. Cette disposition offre une sécurité financière appréciable aux retraités de cette génération qui souhaitent ou doivent anticiper leur départ.
Le système prévoit également des incitations pour encourager la prolongation d'activité au-delà de l'âge légal de départ. Une personne née en 1962, dont l'âge légal de retraite est fixé à 66 ans, peut bénéficier d'un bonus si elle continue à travailler. En choisissant de prolonger son activité de 2 ans supplémentaires jusqu'à 68 ans, elle active le mécanisme de surcote prévu pour sa génération. Le taux de bonification est de 2% par année de prolongation, ce qui lui accorde un bonus total de 4% sur sa pension. Cette majoration transforme avantageusement ses revenus futurs : une pension de base de 1 000 € passe à 1 040 € (+40 €), une pension de 1 200 € atteint 1 248 € (+48 €), et une pension de 1 400 € s'élève à 1 456 € (+56 €). Ce dispositif récompense l'effort de prolongation et améliore durablement le niveau de vie à la retraite.
Les générations les plus récentes, nées après 1972, bénéficient d'un système de bonus encore plus avantageux pour compenser les contraintes accrues qu'elles subissent (âge légal plus tardif, conditions plus strictes).
Une personne née en 1973, dont l'âge légal de retraite est fixé à 67 ans (départ prévu en 2040 ou après), peut obtenir une bonification majorée si elle accepte de prolonger son activité. En travaillant une année supplémentaire jusqu'à 69 ans, elle bénéficie d'un taux de bonus de 5% par année, soit une majoration de 10% sur l'ensemble de sa pension.
Cette incitation renforcée produit des effets significatifs : une pension de 1 000 € bondit à 1 100 € (+100 €), une pension de 1 200 € grimpe à 1 320 € (+120 €), et une pension de 1 400 € atteint 1 540 € (+140 €).
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